Pour la première fois, plus de trente experts, militants et représentants, autochtones et non autochtones se réuniront pour décoloniser la conservation de la nature et proposer des alternatives respectueuses des droits humains et de l'environnement.
Norberto Altamirano Zárate, Mexique
Militant communautaire binniza
Noberto Altamirano Zárate est un militant communautaire du peuple binniza (zapotèque), issu de la communauté autochtone de l’Union Hidalgo, isthme de Tehuantepec, Oaxaca, Mexique.
Noé Amador, Guatemala
Délégué des communautés de Laguna del Tigre et Sierra del Lacandón
Noé Amador est actuellement Délégué des communautés de Laguna del Tigre et Sierra del Lacandón, dans le département du Petén, au Guatemala. Il est paysan et, depuis très jeune, défenseur des droits humains de ces communautés.
Bhanumathi Kalluri, Inde
Directrice du Dhaatri Trust
Dhaatri une ONG basée en Inde qui travaille à la croisée de la justice environnementale et des droits des femmes. Son travail consiste principalement à faciliter la collaboration entre les femmes défenseur des droits de l'homme, en particulier les femmes autochtones, pour faire valoir leurs droits sur leurs terres, leurs forêts et leurs connaissances. Dhaatri travaille dans le but de renforcer la voix des femmes affectées par les projets de développement en Inde, comme les plantations forestières, les industries extractives, les parcs nationaux, les programmes d'atténuation du changement climatique, les déplacements liés aux infrastructures et les violations basées sur le genre.
Dhaatri coordonne également une plateforme régionale appelée WAMA (Women in Action on Mining in Asia - www.wamaalliance.org), composée de femmes défenseurs des droits humains qui contestent les violations commises par les entreprises et les mécanismes de responsabilité des États vis-à-vis du secteur minier.
Llanquiray Painemal, Chili
Activiste mapuche
Elle est originaire de la communauté Coiwe- Ramón Painemal à Gulumapu (aujourd'hui Chili). Active dans le mouvement mapuche depuis sa jeunesse, elle réside aujourd'hui à Berlin d'où elle travaille en solidarité avec les communautés mapuches ainsi que les prisonniers politiques mapuches.
Dina Gilio-Whitaker, États-Unis
Maître de conférences en études amérindiennes à CSUSM et éducatrice indépendante spécialisée dans la politique environnementale des Amérindiens
Dina Gilio-Whitaker (Colville Confederated Tribes) est maître de conférences en études amérindiennes à l’université d’État de Californie San Marcos (CSUSM). Dina est également éducatrice indépendante spécialisée dans la politique environnementale des Amérindiens. Au CSUSM, elle donne des cours sur l'environnementalisme et les Amérindiens. Ses thèmes s'axent également autour des connaissances écologiques traditionnelles, de la religion, la philosophie, de l'activisme des femmes autochtones, ou encore de la décolonisation. De plus, elle est chercheuse dans le domaine des études sportives critiques, examinant les intersections entre la nature autochtone et le surf.
En tant qu'intellectuelle publique, Dina met en avant ses connaissances en tant que journaliste primée. Ses textes ont été publiés dans Indian Country Today, Los Angeles Times, High Country News, etc. Dina est l'auteur de deux livres, dont le plus récent As Long As Grass Grows primé et son second The Indigenous Fight for Environmental Justice from Colonization to Standing Rock. Elle est actuellement sous contrat avec Beacon Press pour un nouveau livre don't le titre provisoire est : llegitimate Nation : Privilege, Race, and Accountability in the U.S. Settler State.
Guillaume Blanc, France
Historien et maître de conférences à l'université Rennes 2
Il est maître de conférences à l’université Rennes 2. Historien de l'environnement, il étudie le gouvernement global de la nature et des hommes dans l'Afrique contemporaine. Il dirige la collection « histoire environnementale » aux Éditions de la Sorbonne, où il a notamment publié Une histoire environnementale de la nation (2015) et codirigé Humanités environnementales. Enquêtes et contre-enquêtes (2017). Son dernier livre, L’invention du colonialisme vert. Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain, vient de paraître chez Flammarion (2020).
Archana Soreng, Inde
Activiste khadia et membre du Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques
Archana Soreng appartient au peuple autochtone khadia de l'Inde. Elle est membre du Groupe consultatif de la jeunesse sur les changements climatiques du Secrétaire général de l'ONU. Elle a de l'expérience en matière de plaidoyer et de recherche sur les droits des communautés autochtones et locales et sur l'action climatique. Elle a travaillé à documenter, préserver et promouvoir les connaissances traditionnelles et les pratiques culturelles des communautés autochtones. Elle a obtenu un master en gouvernance réglementaire au Tata Institute of Social Sciences.
Victoria Tauli Corpuz, Philippines
Directrice générale de Tebtebba
Victoria Tauli Corpuz est directrice générale de Tebtebba (Centre international des peuples autochtones pour la recherche politique et l'éducation), et ancienne Rapporteuse spéciale de l'ONU sur les droits des peuples autochtones.
Simon Counsell, Royaume-Uni
Chercheur indépendant et auteur sur la conservation de la nature, les droits humains et les "Solutions fondées sur la nature"
Il est actuellement consultant auprès de Survival International, le mouvement international pour les droits des peuples autochtones. Il a été, pendant 23 ans, le directeur général de la Rainforest Foundation UK, une ONG basée à Londres qui soutient les peuples autochtones et traditionnels des forêts tropicales du monde dans leurs efforts pour protéger leur environnement et faire respecter leurs droits.
Simon Counsell est en première ligne des campagnes de protection des forêts du monde depuis plus de trente ans, ayant précédemment dirigé la campagne internationale des Amis de la Terre internationale pour les forêts. Il est titulaire d'une licence en Sciences de l'Environnement et d'une maîtrise en Foresterie et Utilisation des terres de l'université d'Oxford.
Pranab Doley, Inde
Militant mising, membre fondateur et conseiller de JKSS
Il est également l'animateur assam du All India Kishan Sangharsh Coordination Committee. Il est titulaire d'une maîtrise en travail social de l'Institut TATA des Sciences Sociales. En 2021, il s'est présenté en tant que candidat indépendant aux élections de l'Assemblée d'Assam, arrivant deuxième derrière un ministre en exercice.
Pranab a contribué à attirer l'attention du monde entier sur les violations à grande échelle des droits de l'homme au sein et autour du parc national de Kaziranga. Il demande aujourd'hui des comptes au département des forêts et aux ONG de protection de l'environnement.
Son activisme lui a valu d'être harcelé par les autorités et de faire l'objet de multiples poursuites pénales.
Lara Domínguez, Royaume-Uni
Responsable du département Contentieux au sein de Minority Rights Group (MRG)
Elle supervise les contentieux stratégiques menés par MRG et a assuré la représentation légale des peuples autochtones vivant dans les forêts d'Afrique centrale et de l’Est, expulsés au nom de la conservation de la nature. Lara a publié plusieurs articles sur des questions relatives au droit international et aux droits de l'homme, notamment des articles académiques et des rapports d'information sur les droits des peuples autochtones, le droit à la terre et la politique de conservation de la nature.
Tokala Leeladhar (Leela), Inde
Activiste deva chenchu et défenseur de la nature
Leela est un deva chenchu, vivant dans la forêt de Nallamala, dans l'actuelle réserve de tigres d'Amrabad, dans l'État de Telangana, en Inde. Il a étudié la botanique et la zoologie avant de commencer sa carrière en tant que traqueur de tigres. Il devient ensuite guide naturel et défenseur de la faune. Outre la sauvegarde de la forêt, il travaille pour les droits et le bien-être de sa tribu. Il a déclaré : « Seuls les Chenchus peuvent protéger la forêt, car ils connaissent tout de la forêt. Ils considèrent la forêt comme leur maison. Selon eux, le tigre est leur grand frère. Les Chenchus vénèrent tous les tigres, ils estiment que le tigre est un dieu. Nous nous trouvons où se tient une forêt. »
Mordecai Ogada, Kenya
Écologue et chercheur, spécialiste des espèces carnivores et de la conservation
Depuis plus de 18 ans, il s'est engagé dans la politique et la pratique au Kenya et dans d'autres régions d'Afrique, où il travaille principalement sur l'atténuation des conflits entre l'homme et la faune sauvage et sur la conservation des carnivores. Au cours des trois dernières années,
Mordecai s'est consacré à l'examen des problèmes des préjugés politiques qui sous-tendent les défis rencontrés dans le domaine de la conservation de la faune sauvage, en particulier dans les pays du Sud. Ces questions constituent le thème central de The Big Conservation Lie, un livre consacré au Kenya, coécrit avec John Mbaria. Il est actuellement le directeur général de Conservation Solutions Afrika, une société de conseil en gestion des ressources naturelles basée à Nanyuki.
Le Dr Ogada est consultant pour Survival International sur l'impact des pratiques de conservation sur la vie et les droits des populations autochtones, en particulier en Afrique.
Madhuresh Kumar, Inde
Chercheur et coordinateur national du NAPM
Il est coordinateur national de l'Alliance Nationale des Mouvements Populaires (NAPM) et chargé de recherche en Études sur la Résistance à l'Université du Massachusetts à Amherst. Il écrit régulièrement sur la résistance des peuples tout en étant impliqué dans plusieurs réseaux et processus tant nationaux qu’internationaux autour des questions de la démocratie, du développement et de la justice climatique.
Dr. Madegowda. C, India
Spécialiste soliga des sciences sociales et militant des droits autochtones
Dr Madegowda C est un chercheur du peuple soliga, spécialiste des sciences sociales et militant des droits des communautés tribales de la réserve de tigres B.R.T. en Inde. Il est titulaire d'un doctorat en travail social et travaille pour l'Ashoka Trust pour la Recherche en Écologie et l'Environnement (ATREE) en tant qu'associé de recherche principal et coordinateur. Il est également secrétaire d'une organisation communautaire soliga. Il a 24 ans d'expérience de travail avec les peuples autochtones et la conservation de la biodiversité. Il a participé à l’obtention de la reconnaissance des droits forestiers de la communauté soliga - les Soliga ont été le premier peuple autochtone vivant dans une réserve de tigres indienne à voir ces droits reconnus, créant ainsi un précédent important.
Joe Eisen, Royaume-Uni
Directeur général de la Rainforest Foundation UK (RFUK)
Avec RFUK, il travaille depuis douze ans pour la défense des droits des communautés vivant dans les forêts tropicales. Joe et son équipe ont joué un rôle de crucial dans la dénonciation de l'ampleur des violations des droits de l'homme liées à la conservation-forteresse et dans la promotion de réformes nationales et internationales reconnaissant le rôle des communautés forestières dans la protection de la biodiversité.
Anthropologue de formation, Joe a travaillé avec des organisations autochtones et des ONG environnementales en Inde, en Guyane et au Gabon avant de rejoindre RFUK.
Pre Rosaleen Duffy, Royaume-Uni
Professeure de politique internationale à l'Université de Sheffield
Elle est spécialiste de la politique internationale de la conservation, en particulier des intersections entre l'écologie politique, la justice sociale et les changements environnementaux. Ses recherches portent notamment sur la politique des aires protégées, le tourisme, le commerce illégal d'espèces sauvages et la gouvernance environnementale mondiale.
Elle a écrit plusieurs livres, dont une monographie à venir sur la biodiversité et la sécurité, publiée par Yale University Press, qui examine la manière dont le recours à la sécurité et à la militarisation pour lutter contre le commerce illégal d'espèces sauvages remodèle la conservation. Elle est actuellement chercheuse principale d'un projet financé par l'ESRC, qui examine le commerce illégal d'espèces sauvages en Europe (ours, anguilles européennes et oiseaux chanteurs).
Blaise Mudodosi Muhigwa, République démocratique du Congo
Avocat et juriste environnemental
Blaise Mudodosi Muhigwa est également un expert national sur les questions des droits forestiers et de la sauvegarde REDD+. Il est le cofondateur et coordinateur de l’ONG APEM (Actions pour la Promotion et Protection des Peuples et Espèces Menacés). L’association travaille sur le monitoring et l’observation indépendante non mandatée des programmes et projets REDD+.
Elle cible aussi la conservation de la nature, la foresterie communautaire, la cartographie et l’aménagement participatif du territoire.
L’assistance judiciaire aux victimes des violations des droits humains liées aux ressources naturelles, ainsi que le plaidoyer pour la défense des droits socio-économiques des communautés locales et des peuples autochtones, est une partie importante du travail sur le terrain. L’avocat a travaillé en collaboration avec plusieurs organisations et plateformes nationales (APED, AFRICAPACITY, RRN et APEM), avant de s’investir au niveau international avec le WWF, Rainforest Foundation UK, Global Witness, ou encore le Forest People Programme.
Robert E. Moïse, États-Unis
Anthropologue culturel
Il travaille dans les forêts du Bassin du Congo depuis les années 1980. Il a passé plus de cinq ans sur le terrain pour mener des recherches avec les peuples autochtones et les communautés locales. Depuis 2010, il travaille comme consultant pour des ONG et des gouvernements sur les questions de conservation et de développement parmi les communautés forestières locales, y compris leurs relations avec les aires protégées et les initiatives de forêts communautaires.
Neema Pathak Broome, Inde
Chercheuse en sciences de l'environnement et en gestion de la faune
Elle a fait des études en sciences de l'environnement avant d’obtenir un diplôme de troisième cycle en gestion de la faune. Membre de l’organisation Kalpavriksh, elle coordonne le programme Conservation et Subsistance, où elle plaide en faveur d’une gouvernance de la conservation décentralisée, équitable, diverse et adaptée au contexte. Son travail vise en particulier les aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire (APAC).
Elle a compilé un Répertoire des Aires Conservées par les Communautés (ACC) en Inde ainsi que publié de nombreux articles et livres sur la gouvernance de la conservation.
Neema coordonne un processus local de conservation communautaire dans huit villages de la réserve naturelle de Bhimashankar et de ses environs, dans le Maharashtra. Enfin, elle est très impliquée au sein du Consortium ICCA en Asie du Sud.
Kipchumba Rotich, Kenya
Sengwer of Embobut CBO (SEECBO)
Jeune représentant du SEECBO.
Fiore Longo, France
Responsable de recherche et de plaidoyer à Survival International
Elle est responsable de recherche et de plaidoyer à Survival International, le mouvement mondial pour les peuples autochtones. Elle est également directrice de Survival International France et Espagne. Elle coordonne la campagne Décoloniser la protection de la nature de Survival International pour laquelle elle s’est rendue dans de nombreuses communautés en Afrique et en Asie qui sont confrontées à des violations des droits humains au nom de la conservation. Elle s’est aussi rendue dans des communautés autochtones de Colombie et travaille dans la campagne des Peuples Non Contactés de Survival.
Frederic Hache, Belgique
Expert indépendant dans la finance durable et les marchés environnementaux
Il a travaillé pendant douze ans dans le secteur de la banque d'investissement, où il vendait et structurait des produits dérivés de change. Après avoir quitté la banque en 2011, il a travaillé pendant six ans en tant que responsable d’analyse politique au sein de l'ONG Finance Watch, travaillant sur la législation européenne liée aux risques systémiques et à la stabilité financière. Il dirige non seulement le think tank belge Green Finance Observatory mais est aussi expert indépendant dans la finance durable et les marchés environnementaux. Aujourd’hui, il enseigne la finance durable à Science Po Paris tout en préparant un doctorat en économie politique.
Ashish Kothari, Inde
Activiste et auteur
Il est l'un des membres fondateur de Kalpavriksh et impliqué dans de nombreux mouvements populaires. Il a auparavant enseigné a l’'Institut indien d'administration publique et a coordonné la stratégie et le plan d'action nationaux en matière de biodiversité.. Il a non seulement siégé aux conseils d'administration de Greenpeace International et du bureau indien, mais également du consortium ICCA. Ashish Kothari accompagne la coordination de Vikalp Sangam, Global Tapestry of Alternatives et de Radical Ecological Democracy. Il a co-écrit et co-édité Churning the Earth, Alternative Futures, et enfin Pluriverse : A Post-Development Dictionary.
John Vidal, Royaume-Uni
Journaliste
John Vidal a réalisé des reportages dans plus de 100 pays. Il était rédacteur en chef de la rubrique environnement du journal The Guardian de 1989 à 2016 et a écrit sur la conservation et l'environnement pour la plupart des grands journaux occidentaux.
Auteur de McLibel, Burger Culture on Trial, en ce moment il écrit un livre sur la manière dont nous sommes en train de créer les conditions pour l'émergence et la propagation de maladies comme la Covid-19.
Birendra Mahato, Népal
Fondateur et président du Tharu Cultural Museum and Research Center et de Community Conservation Nepal
Il est le fondateur et président du Tharu Cultural Museum and Research Center (le premier musée communautaire du Népal) et de Community Conservation Nepal, qui travaille pour donner aux populations locales les moyens d'agir pour une conservation durable.
Depuis 2003, Mahato défend les droits des peuples autochtones victimes de la "conservation-forteresse" au Népal, en faisant pression pour que leurs droits soient reconnus. Il a travaillé pour mettre fin aux violations des droits des Tharu et d'autres peuples autochtones dans le parc national de Chitwan afin d'attirer l'attention nationale et internationale sur les abus qui y sont commis.
Sutej Hugu, Taiwan
Mobilisateur de l'activisme autochtone et organisateur de l'autodétermination durable des autochtones de Taiwan
Il est le coordinateur régional pour l'Asie de l'Est et le facilitateur de facto du Réseau Transrégional pour les APAC-territoires de vie de l’Austronésie des océans Indien et Pacifique, le Consortium ICCA. Hugu a cofondé et a été élu premier président du Consortium Culturel de Taïwan, une ONG nationale qui œuvre en faveur d'une identité nationale intégrée à travers le lien avec la terre et la nature. Il est PDG de la Fondation Tao, qui mène une campagne pour la suppression d'un dépôt de déchets nucléaires.
Il a contribué au lancement de la Taiwan Indigenous Conserved Territories Union (TICTU), qui fédère 748 communautés tribales dont les territoires se chevauchent presque entièrement avec les aires protégées de l'État et les forêts nationales. Il a cofondé et est le conseiller en chef de l'Indigenous Taiwan Self-Determination Alliance, qui promeut la décolonisation autochtone et l'autodétermination durable pour un nouveau mouvement de construction nationale à Taiwan.
Mekozi Rufin, République du Congo
Activiste baka
Mekozi Rufin est un membre du peuple baka en République du Congo. Depuis des années, il dénonce les violations des droits de l'homme et défend les droits des Baka sur leur forêt, notamment dans l’aire protégée proposée de Messok Dja (un projet du WWF) et dans le parc national d'Odzala-Kokoua (un projet d'African Parks). Il a contribué à attirer l'attention internationale sur ces abus.
Robert Fletcher, Pays-Bas
Professeur à l'Université de Wageningen
Ancien guide d'écotourisme, il est maintenant anthropologue spécialiste en environnement. Il s'intéresse aux problématiques de la conservation, de développement, de tourisme, de mondialisation et aux formes de gouvernance non étatiques. En prenant une approche d'écologie politique, il explore comment la compréhension des relations entre humains et non-humains ainsi que les structures politico-économiques des différentes cultures s'entrecroisent pour former des modèles d'utilisation des ressources naturelles. Robert
Fletcher a notamment publié les ouvrages « The Conservation Revolution : Radical Ideas for Saving Nature beyond the Anthropocene», coécrit avec Bram Büscher et publié par Verso Books en 2020, et « Romancing the Wild : Cultural Dimensions of Ecotourism», publié par Duke University Press en 2014.
Celeste Alexander, États-Unis
Doctorante en anthropologie à l'université de Princeton
Elle a mené des travaux de terrain en Tanzanie avec les membres du peuple Ikoma. Elle a également rencontré des communautés voisines le long de la frontière occidentale du parc national du Serengeti puis des professionnels de la conservation, du développement et du tourisme. Le travail ethnographique de Celeste remet en question l'efficacité et l'injustice des approches « correctionnelles » racialisées de la conservation de la biodiversité. Avant ses études doctorales, Celeste a travaillé pendant plusieurs années au Centre pour le développement urbain durable de l'Institut de la Terre de l'université Columbia.
Lottie Cunningham Wren, Nicaragua
Avocate du peuple autochtone miskito
Elle défend les droits à la terre et aux ressources naturelles des peuples autochtones et afro descendants du Nicaragua depuis plus de vingt ans. Elle est la fondatrice du Centre pour la Justice et les Droits Humains de la Côte Atlantique du Nicaragua CEJUDHCAN. En 2020 elle a été lauréate du prix Right Livelihood Award, aussi connu sous le nom de “Prix Nobel alternatif”.
Juan Pablo Gutiérrez, Colombie
Défenseur des droits humains, activiste, photographe et délégué international de l’Organisation nationale autochtone de Colombie (ONIC) et du peuple autochtone Yukpa
Depuis 2012, il dédie la totalité de son travail à la protection des peuples autochtones. Il est aussi connu pour ses positions en faveur de la libération de la pensée et de nouvelles propositions épistémologiques critiques et décoloniales issues des pays du sud. Pour avoir dénoncé devant les instances nationales et internationales la situation critique dans laquelle se trouvent les peuples autochtones de Colombie, Juan Pablo a fait l’objet de multiples menaces de la part de groupes paramilitaires colombiens. Il échappe à un attentat en 2014, et continue désormais son combat pour les droits humains depuis l’étranger.
Alice Beriot, France
Activiste et co-fondatrice de Igapo Project
Elle est activiste, cofondatrice de l’association de défense des peuples autochtones Igapo Project et également enseignante en anthropologie et traductologie à l’Université Catholique de l’Ouest. Outre son travail de terrain en Amazonie colombienne, son travail porte sur les droits des minorités et l’appréhension de l’altérité au sens large.
Delcasse Lukumbu, République démocratique du Congo
Activiste
Activiste originaire de République démocratique du Congo, province du Nord Kivu, territoire de Rutshuru, Marié et père de trois enfants, il est diplômé en administration rurale.
Pour faire face aux maux de la société congolaise, il est engagé depuis 2017 au sein du mouvement LUCHA (Lutte pour le changement), qui plaide pour la justice sociale et le respect des droits humains. Cette lutte n’est pas sans risques, et Delcasse a été arrêté plusieurs fois. Il a notamment été emprisonné pendant 6 mois à la suite d’une manifestation pacifique qui visait à demander à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) d’arrêter la démarcation forcée et militarisée du parc national des Virunga, et de privilégier des processus participatifs.
Deborah S.Rogers, États Unis
Coordinatrice du réseau mondial, Initiative pour l’égalité
Deborah S. Rogers a consacré sa vie à la justice environnementale, aux droits autochtones et à l'égalité socio-économique. Au fil du temps, elle a travaillé avec des initiatives dirigées par des Autochtones, notamment la Black Hills Alliance, la Cowboy & Indian Alliance, Women of All Red Nations et le peuple sioux de Standing Rock. Elle a coordonné le projet Walking Forward Lakota sur les disparités en matière de santé et a enseigné au Oglala Lakota College. Ces dix dernières années, elle a dirigé Initiative for Equality (IfE), un réseau mondial de militants travaillant sur des questions liées aux inégalités sociales, économiques et politiques. Elle est actuellement la coordinatrice internationale du Réseau Initiative for Equality (RIFE), un réseau régional regroupant dix-huit organisations de défense des droits autochtones au Burundi, au Rwanda et en RDC. À ce titre, elle a rédigé des rapports sur des attaques génocidaires, fait des présentations aux Nations unies et participé à deux procès importants pour défendre les droits autochtones dans le parc national de Kahuzi Biega, dans l'est de la RDC.
Taneyulime Pilisi, Guyane française
Co-présidente du collectif Aw Kae
Taneyulime Pilisi est Kalin’a des Guyanes, écrivaine et anciennement interprète en kalin’a et sranan tongo. Elle est co-présidente du collectif Aw Kae pour la préservation et le développement de la culture et des arts Kalin’a.
Julien Basimika,
République Démocratique du Congo
Leader et militant des droits de Peuples Autochtones
Mon village natal, Bukanga, est à moins de 5km de la limite avec le Parc national de Kahuzi-Biega (PNKB) en République démocratique du Congo. Presque tous les habitants du village sont des Peuples Autochtones du clan Bakanga y compris moi-même. Mon père me parlait de tous les campements dans lesquels ils vivaient avant le déguerpissement du parc ; il regrettait souvent la non accès à la colline appelé Kabasi, des sites sacrés du clan Bakanga. En 2007, fuyant les attaques, tueries et pillages des Interahamwe (un groupe paramilitaire africain qui a été impliqué dans le génocide au Rwanda), j'ai quitté le village pour Bukavu, avec ma famille, où je m’étais inscrit à l’université et j’ai obtenu un diplôme de graduat en sciences sociologiques. J’ai vite rencontré les défenseurs des droits des Peuples Autochtones et je me suis intégré facilement. C’est dans ce contexte que j’ai créé Actions pour le Regroupement et l’Auto promotion des Pygmées (ARAP). Après cela nous avons créé le Réseau des Associations Autochtones Pygmées (RAPY) en province, et la Dynamique des Groupes des Peuples Autochtones (DGPA) au niveau national. Maintenant, je travaille en sensibilisant les Peuples Autochtones dans et autour du PNKB sur leurs droits fonciers, et pour trouver des moyens de faire connaître notre histoire à la communauté internationale.